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L'Agba News
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3 novembre 2006

Ce soir … je SUIS

C’est la musique qui m’a réveillé. Si tant est que j’étais réveillé. Si tant est qu’il s’agissait d’une musique. Les vibrations sourdes, puissantes, tenaces s’immisçaient peu à peu dans mon esprit. Leur écho se répandait dans mon corps endolori de fatigue. De l’impact de ses ondes jaillissaient des éclats de conscience. Je prenais lentement pied dans la réalité.

Mes yeux écartèrent laborieusement les derniers voiles de Morphée, pendant que me prenait aux viscères la clameur virile, sauvage, primitive. Le rêve se dissipa. Soulevé par les vibrations, je fis quelques pas incertains vers la révélation.

Dans la vaste cour intérieure de la maison de mon grand père, une quinzaine de grands gaillards alignés en jellaba, selham et rezza donnaient la réplique à autant de femmes. Fiers, droits, beaux, les uns et les autres dressaient deux lignes compactes de part et d’autre de deux bnadria, faisant à chaque note vibrer les fondations de la vieille bâtisse. Les deux masses, traversées de la même houle, se cherchaient, se fuyaient, s’intimidaient, s’amadouaient...

A quelques heures de l’aube, dans une propriété perchée sur les hauteurs de l’Atlas, tout près des étoiles, dans une nuit glaciale qu’entamaient à peine de grands feux crépitant de milliers d’étincelles, le mariage de mon cousin battait son plein. Je découvrais mon premier Ahidous.

Ce soir, trente ans après, casque sur la tête, résonne à plein volume dans mes oreilles, la même clameur. Mon sang berbère reconnaît son tempo et s’emballe. Mes doigts, en transe, courent sur le clavier, vous esquissant les contours de ma résurrection.

Je ferme les yeux. S’élèvent devant mon esprit, au loin, les sommets enneigés de l’Atlas de mon enfance. Ils sont là mes guerriers farouches. Elles sont là mes guerrières. Leur unisson résonne encore dans la pierre meurtrie par le souffle du soleil et la poigne du blizzard. Ils sont là les miens. Tous les miens. Au fond de moi.

Demain sera un autre jour. Ce soir je fais quelques pas décidés et me fonds dans la rangée des hommes. De mes entrailles jaillit, intacte, la même clameur. Mon âme bat la mesure.

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Commentaires
N
Un bon bonjour du fin fond d'un meknès chaleureux comme pas possible :D<br /> <br /> Vivement le prochain post (et ne t'avises surtout pas de te faire désirer encore plus longtemps :p)
I
qué passa, t'es où ? t'as deserté ton blog ??..:))
N
même trip quand il est question de 3lawi ou de reggada...le sang znassni pur, impossible de s'en défaire :D
I
tu m'étonnes..sur mon windows player défile, chaque jour que Dieu fait, une madonna indécente, un eminem au débit verbale haineux révolté, oum keltoum, kazem, black eyed peas..suis même capable d'écouter du pascal sevran et suis fan des tubes ringards des années 80...mais, le tribal y a que ça de vrai, qu'importe les paroles qu'importe la choré, c'est le seul repertoire où l'on triche pas, qui révèle mon fond de 3roubya finie..et c'est ce que je mets en boucle quand je conduis, et j'avoue, que dès que détonne l3alwa, je me contiens pour pas stationner, défaire mes tifs et me laisser aller dans une transe à exorciser mes démons de jnounes..:))..y a rien de plus trippal que le tribal..le plus zarb' c'est qu'il m'est arrivé d'en discuter avec quelques n'sara..s'ils ont la même chose dans leur culture, une musique folklo obscure, capable de muer les plus coincées des bourges en sosie de aîcha cicatress en pleine tehyira..eh ben zont pas..c cool non..:))<br /> amicalement une gharbaouya..:))
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